L'hypertrophie bénigne de prostate
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Publié le 25/02/2017
Aujourd'hui, les hommes sont à l'honneur avec l'hypertrophie bénigne de prostate ! En effet cette pathologie fréquente chez les hommes, se rencontre surtout après 50 ans.
L'hypertrophie bénigne de la prostate correspond tout simplement à une augmentation du volume de la prostate. Pour rappel, la prostate est une glande exclusivement présente chez l'homme, elle se situe juste en dessous de la vessie et entoure l'urètre qui conduit les urines de la vessie jusqu'à l'extérieur du corps humain.
Elle joue également un rôle dans la production de quantité de sperme pour permettre aux spermatozoïdes produits par les testicules de mieux atteindre le col de l'utérus après un rapport sexuel.
Avec l'âge et sous l'influence des hormones masculines, la prostate peut augmenter de volume et aboutir à ce que nous appelons l'adénome de la prostate. Attention, ne confondez pas l'hypertrophie bénigne de prostate et le cancer de la prostate !
L'hypertrophie bénigne de prostate est totalement bénigne et ne dégénère jamais en cancer de la prostate! Cependant comme ces 2 pathologies surviennent avec l'âge, tout symptôme en lien avec des troubles urinaires ou sexuels nécessiteront des explorations médicales pour justement éliminer le cancer de la prostate.
L'hypertrophie bénigne de prostate se manifeste comme je vous le disais un peu plus haut, par des symptômes urinaires essentiellement, la prostate étant juste sous la vessie son augmentation de volume va donc gêner l'écoulement de l'urine. Vous pouvez donc ressentir une difficulté à uriner, une faiblesse du jet d'urine, un temps assez long avant que l'urine arrive, des gouttes retardataires, des envies très fréquentes d'uriner et parfois même des brûlures urinaires.
Parfois des troubles sexuels peuvent aussi apparaître comme des difficultés d'érection. Même si cela peut paraître gênant pour certains d'entre vous, n'hésitez pas à en parler avec votre médecin, il s'agit avant tout d'une relation de confiance et où le jugement n'a pas sa place.
Pour diagnostiquer une hypertrophie bénigne de prostate, il est nécessaire de réaliser ce que nous appelons un toucher rectal. Il permet de toucher la glande prostatique pour en apprécier le volume, la consistance, rechercher une éventuelle douleur au toucher, pour sentir les contours de la glande pour voir si ils sont réguliers et lisses mais surtout, pour rechercher la disparition du sillon médian de la glande.
En effet, la prostate est divisée en 3 parties : une partie centrale et 2 périphériques et lors de l'augmentation du volume de la prostate la partie centrale sous l'effet de l'augmentation, va perdre son relief que nous appelons sillon médian. Le toucher rectal est donc un examen médical essentiel au diagnostic de l'hypertrophie bénigne de prostate et surtout pour dépister dans le même temps, un éventuel cancer de la prostate. Celui-ci sera évoqué plutôt sur la présence d'une masse dure comme de la pierre.
Une fois le diagnostic d'hypertrophie bénigne de prostate posé, certains examens complémentaires viendront finaliser le bilan. Parmi eux, le dosage de la créatinine plasmatique permettant de dépister une insuffisance rénale. En effet du fait d'une mauvaise vidange de la vessie, cette dernière peut se dilater et les urines remonter à nouveau vers les reins, créant aussi une dilatation de ces derniers.
Un dosage du taux de PSA, marqueur spécifique de la prostate, permettra de suspecter ou non un cancer de la prostate en fonction des valeurs, sachant que toute augmentation de la valeur du taux de PSA ne signifie pas pour autant qu'il s'agisse d'un cancer de prostate !
En effet une infection de la prostate, une éjaculation, un toucher rectal peuvent également faire augmenter le taux de PSA. Si une augmentation est retrouvée, des biopsies en fonction du contexte seront préconisées. Il pourra également être demandé de réaliser ce que nous appelons une débitmètrie qui consiste à évaluer les difficultés urinaires par analyse de la pression et du volume des urines.
Une échographie des reins, de la vessie et de la prostate pourront être également préconisées pour rechercher les retentissements de la rétention urinaire et pour mieux évaluer le volume de la prostate. Et pour finir un ECBU, examen permettant de rechercher des bactéries dans les urines, afin d'éliminer une infection urinaire qui pourrait être responsable des symptômes urinaires décrits plus haut.
L'hypertrophie bénigne de la prostate est donc une pathologie sans risque de dégénérescence en cancer de la prostate mais qui peut par l'intermédiaire des ses retentissements aboutir à quelques complications qui peuvent être évitées si un traitement adéquat est mis en place.
La semaine prochaine, j'aborderai avec vous le syndrome de l'intestin irritable. À très vite !
Docteur Jacqueline Delanoë
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