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La luxation de l'épaule

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Publié le 08/28/2020

Aujourd'hui je vais vous parler de la plus fréquente des luxations, celle de l'épaule. Elle survient en général lors de chute sur la main lors d'une abduction de l'épaule (membre supérieur décollé du tronc, vers le dehors), ou lors d'une extension ( main en arrière) ou encore lors d'une rotation externe (paume de la main vers le haut) autrement dit lors d'une chute sur la main avec le bras tendu et la tête humérale qui regarde en avant. Le choc n'est pas nécessairement violent. Ce sont les jeunes sportifs les plus concernés avec certains sports plus pourvoyeurs de luxations que d'autres tels que le judo, le rugby, le ski, le skate, tennis, javelot… Chez une personne âgée il y aura plus facilement une fracture de la tête humérale bien que fracture et luxation de l'épaule soit souvent corrélées.

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L'articulation de l'épaule se compose de l'articulation scapulo humérale = gléno humérale autrement dit entre la partie latérale de la scapula (omoplate) que l'on nomme la glène, la cavité glénoïde et la tête de l'humérus qui occupe cette cavité. Il s'agit d'une articulation qui est de nature peu congruente (instable) et qui est donc renforcée par de nombreux moyens de contention tels qu'un bourrelet glénoïdien qui vient entourer et agrandir la cavité glénoïde mais aussi une capsule articulaire épaissie par des ligaments ainsi que plusieurs puissants muscles.

Il existe plusieurs types de luxations : antérieures dans 95% des cas, postérieures dans environ 5% des cas, celles-ci sont moins fréquentes étant donné la présence de la scapula juste en arrière, ce qui complique donc la sortie de la tête humérale, puis enfin dans de très rares cas on peut retrouver des luxations inférieures.

Lors d'une luxation, la tête humérale sort de la glène et les luxations antérieures étant les plus fréquentes, la tête se retrouve alors en avant et sous la clavicule. Le diagnostic est souvent visuel avec un creux présent à la place de l'humérus que l'on appelle le signe de l'épaulette et qui sera confirmé à l'hôpital par le biais d'une radiographie. On retrouve également une impotence fonctionnelle et une grande douleur. En présence de cette symptomatique et donc d'une possible luxation, il ne faut pas essayer de la réduire à chaud à cause des puissants muscles présents mais aussi à cause de la fragilité de certaines structures qui pourraient être abîmées.

L'épaule est un point de passage vasculo-nerveux important et la recherche d'éventuelles complications est donc essentielle. En effet on retrouve le passage du plexus brachial autrement dit la réunification des nerfs destinés à l'innervation du membre supérieur. Ainsi, une perte de sensibilité, des fourmillements, une anesthésie de la main, du moignon de l'épaule peuvent révéler une atteinte des nerfs issus du plexus brachial comme par exemple le nerf axillaire qui donne la sensibilité du moignon de l'épaule. Il est tout aussi important de chercher le pouls radial qui pourrait disparaître dans l'éventualité où la tête humérale comprimerait l'artère axillaire (donnant elle même l'artère radiale et ulnaire).

En plus des nombreuses complications possibles, un des principaux problèmes des luxations de l'épaule est qu'elles engendrent des instabilités chroniques. Une première luxation va augmenter considérablement le risque d'en avoir d'autres par la suite car les différents moyens de contention cités un peu plus haut ont été fragilisés et n'ont donc plus la même efficacité. La luxation peut engendrer la désinsertion du bourrelet glénoïdien, une déchirure de la capsule et également une fracture du bord antérieur de la glène.

Tout ces éléments justifient l'immobilisation pendant une durée d'un mois après avoir remis l'articulation en place sous anesthésie. Après ce délai nécessaire à la reconstruction des ligaments, la rééducation aide à renforcer la stabilité de l'articulation pour éviter les luxations récidivantes qui nécessiteraient une intervention chirurgicale.

La semaine prochaine nous aborderons l'une des maladies sexuellement transmissibles les plus répandues, à savoir le Human Papillomavirus (HPV).

Docteur Jacqueline Delanoë

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